dimanche 7 juin 2015

44- Greenpeace roulerait-il pour les supermarchés?

GREENPEACE ROULERAIT-IL POUR LES SUPERMARCHÉS ?

C’est une question qui a de quoi surprendre, non ?




Pourtant, il vient de se produire une chose qui m’a fait interrompre la rédaction de mon prochain article, pour y réagir à chaud. 
Cette chose aura comme conséquence principale d’enrichir les supermarchés. Un effet pervers? Sans doute, j’ai du mal à imaginer que Greenpeace l’ait fait intentionnellement, mais c’est pourtant bien ce qui va probablement se produire dans les deux ou trois ans à venir.

Si vous ne me croyez pas, voyez donc la nouvelle idée lancée par Greenpeace France: faire un concours du supermarché qui s’approche le plus du zéro résidu.

C’est très beau dans le principe. C’est politiquement correct et ça va plaire aux consommateurs.

Mais que croyez-vous qu’il arrivera ?
Les supermarchés, pour pouvoir gagner cette course qui peut leur rapporter beaucoup, vont imposer à leurs fournisseurs, les agriculteurs, des normes encore plus exigeantes, toujours plus difficiles à respecter, et toujours plus chères. A côté de cela, les risques de pourriture dans les magasins ou chez les particuliers vont considérablement augmenter. Les fongicides contre les pourritures en conservation sont en effet la principale cause de présence de résidus de pesticides dans les fruits et légumes.
Ce sera une raison de plus pour baisser les prix à l’agriculteur, car les produits pourris, en quantité plus importante qu’avant, seront déduits des paiements. L’agriculteur, au final, devra travailler plus, prendre davantage de risques, et sera moins payé.
Mais ce sera aussi une bonne raison pour augmenter les prix au consommateur. C’est normal, il est plus difficile d’obtenir des fruits et légumes sans résidus. Il faudra bien que quelqu’un paye la différence, non ?
Au final, le consommateur trouvera des fruits et légumes sans résidus, sans doute, mais plus chers, plus périssables, et tout ça au détriment des agriculteurs et au bénéfice des supermarchés.


Vous trouvez que j‘exagère?
Demandez donc à d’autres agriculteurs, qui travaillent aussi avec les supermarchés, s’il existe une relation, même faible, entre le prix affiché en rayon et le prix touché par l’agriculteur.
Demandez-leur aussi comment réagit une chaine de supermarché, ou sa centrale d’achats, lorsqu’un lot pourrit, ou qu’il y a des réclamations, même si l’agriculteur n’a rien à y voir, comme par exemple pour avoir trop tardé à vendre un lot. Simplement par une déduction des pertes sur le règlement final. Et si l’agriculteur n’envoie pas quelqu’un sur place pour vérifier le problème et le négocier, on peut lui refuser un camion entier, considéré défectueux pour une seule caisse problématique.


Pour l’instant, la course ne concerne que la pomme et la pomme de terre, mais il parait évident que rapidement, peut-être avant la fin de cette première étape, le principe sera généralisé à tous les fruits et légumes.

D’autre part, qui va gagner ? Je ne le sais pas. Ce que je sais en revanche, c’est que le gagnant va se faire un coup de pub gigantesque, va engranger des bénéfices probablement énormes, sans effort ni dépense de marketing. Imaginez donc, c’est Greenpeace qui va s’en charger. C’est inespéré !
La meilleure pub pour les supermarchés, aux frais de Greenpeace. C’est de l’humour, sans doute.


Alors oui, sur ce coup là, on est en droit de se poser la question: quelles sont les réelles intentions de Greenpeace?

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